Transformons nos «masques de protection» pendant la pandémie
Geneviève Chabot • 14 avril 2020

Transformons nos «masques de protection» pendant la pandémie

Nous vivons une crise historique humanitaire en ce moment avec la propagation du COVID-19 à l’échelle planétaire. Une pandémie qui a touché plus de 800 000 personnes au niveau mondial en ce 31 mars 2020 et ça continue… Le danger d’infection et de transmission est imminent et nous sommes tous sensibilisés pour nous protéger contre le coronavirus.

Heureusement, des mesures d’hygiène, le confinement, la distanciation sociale et le port d’un masque médical permet de limiter le risque de propagation du virus. Face au danger réel de contamination, nous désirons préserver notre sécurité et notre santé.


Serait-ce donc le moment idéal pour nous de porter un seul masque de protection; celui qui permet de nous garder en vie et en santé, nous protège des risques liés à la maladie et nous sécurise pendant cette pandémie?


Qu’en est-il des autres « masques de protection » que nous portons depuis des années qui nous ont empêché d’être nous-mêmes et qui ont « infecté » nos relations? Ces fameux masques qui nous font vivre en boucle les mêmes circonstances et expériences qui génèrent en nous ces mêmes émotions négatives et qui nous gardent dans le déni.


Et si cette pandémie était un signe qu’une transformation de notre façon d’être est maintenant nécessaire pour mieux vivre avec nous-même et les autres?

Les « masques de protection »

Nous verrons qu’il y a une multitude de façon différente de réagir face à cette pandémie mondiale.


Découvrons quels sont ces fameux masques de protection, les motifs ainsi que les mécanismes de défense qu’ils engendrent. Peut-être allons-nous tous nous reconnaître dans l’une ou l’autre des descriptions suivantes…

Le Fuyant :

Le fuyant cherche à être seul et à fuir la réalité pour ne pas souffrir. Parce qu’il a peur du rejet et d’exister, il peut s’isoler, vouloir disparaître et perdre la connexion avec lui-même et avec les autres. Ce masque génère souvent de l’anxiété et de l’angoisse, alors que c’est probablement ce que le fuyant désire éviter.


Avons-nous peur de déranger, hésitons-nous à appeler nos proches ou avons-nous une envie de nous isoler davantage? Cherchons-nous des moyens pour nous déconnecter de la réalité et évitons-vous de regarder les nouvelles et de lire les journaux, parce que ça nous génère davantage d’anxiété et d’angoisse?

Le Dépendant :

Le dépendant a peur de l’abandon, de la solitude et de perdre. Pour se sentir comblé, il cherche donc de la stimulation extérieure pour se divertir ou consomme avec excès pour remplir un vide intérieur. Ce masque amène parfois des problèmes de dépendance ou d’addiction chez le dépendant qui a besoin de plénitude dans sa vie.


Avons-nous un sentiment de manque qui nous habite? Cherchez-nous à combler le vide avec un excès de nourriture, d’alcool, une surconsommation de drogues, les médias sociaux ou des séries sur Netflix en rafale? Sommes-nous de ceux qui se sont rués sur le papier de toilette lors de la pénurie? 😊

Le Masochiste :

Le masochiste a tendance à vivre dans la négativité et à s’apitoyer sur son sort. Pour éviter l’humiliation, il cherche la sympathie des autres en jouant à la victime, met la faute sur les autres ou se rebelle face à l’autorité. Souvent, ce masque ne permet pas au masochiste qui a besoin de reprendre le pouvoir sur sa vie, de prendre ses responsabilités pour y arriver.


Avons-nous l’impression que cette période de quarantaine est interminable, souffrante et pénible? Est-ce que nous nous sentons totalement impuissants face à ce qui nous arrive? Est-ce que nous entraînons les autres dans ce pessimisme? Avons-nous tendance à nous rebeller et à ignorer les règles de sécurité exigées par le gouvernement ?

Le Contrôlant :

Le contrôlant cherche à contrôler son environnement et peut vivre du stress de performance, car il a le besoin d’être le meilleur et d’être reconnu. Pour éviter la trahison et d’être pris au dépourvu, il va séduire, peut même manipuler les autres, chercher l’attention et prendre beaucoup de place pour se rendre utile et pour se sentir valorisé. Ce masque peut créer de la dépendance autour du contrôlant ayant un fort besoin d’être aimé par les autres.


Vivons-nous une perte de confiance, un stress important face à l’incertitude et à l’imprévisibilité liée à la propagation du virus? Avons-nous tendance à en faire plus (et même trop) pour nous sentir en contrôle de la situation, pour être les meilleurs parents pour nos enfants, pour sauver le monde ou pour attirer l’attention sur les médias sociaux?

Le Rigide :

Le rigide refoule ses émotions, il paraît fort, distant et froid. Pour éviter l’injustice, il suit les instructions, est perfectionniste et très stricte. Il cache sa vulnérabilité et il est très exigeant envers lui-même et les autres. Ce masque apporte parfois l'impression d’être supérieur aux autres et le rigide croit qu’il est apprécié pour ce qu’il fait et non ce qu’il est, ne lui permettant pas de se connecter avec ses sentiments.


Cherchons-nous à camoufler nos peurs et nos doutes pour ne pas paraître vulnérable face à notre entourage? Avons-nous du ressentiment face aux gens qui ne respectent pas les mesures de sécurité exigées par le gouvernement?


Nous sommes tous humains et sachez que chacun de ces masques de protection cache en nous une intention positive. La bonne nouvelle, c’est qu’en lisant cet article, nous sommes déjà à l’étape de la conscience, une étape cruciale pour transformer ces vilaines émotions qui nous font ressentir un malaise, un vide, de la souffrance, une perte de confiance, un stress, une rigidité qui nuisent à notre épanouissement et à notre bien-être.

Mettons fin au cercle vicieux pendant la pandémie

Nous en avons assez de nous isoler, de toujours en vouloir plus, de chercher le coupable de ce qui nous arrive, d’avoir besoin d’être sur le « spotlight » ou de paraître fort(e)?


Profitons donc de cette période de ralentissement et de confinement pour transformer notre cercle vicieux et ce que nous ressentons face à la pandémie en modifiant premièrement nos pensées.


À partir de maintenant, croyons :

  1. Que les choses doivent changer ;
  2. Que nous voulons changer les choses ;
  3. Que nous avons le pouvoir de changer les choses ;

À partir de maintenant, opérons la transformation : comment voulons-nous nous sentir à la place? Enracinés? Comblés? Responsables? Vrais? Sensibles?

  • Énumérons tous les avantages, que ce soit au plan intellectuel, affectif et social, physique, financier et spirituel, que cette transformation engendrera dans notre vie, particulièrement pendant la crise que nous vivons actuellement;
  • Quel sens cette transformation aura-t-elle dans notre vie et pour les autres? ;
  • Comment cette transformation améliorera la relation avec nous-même ainsi qu’avec nos amis, notre conjoint, nos enfants, notre famille, notre patron, nos collègues?

Un remède pour chacun d’entre nous

Maintenant que nous sommes tous prêts et prêtes à relever les défis et à passer à l’action, voici les cinq remèdes pour transformer nos masques de protection en un baume pour l’âme durant cette pandémie.

La connexion : Un temps de pause à nous offrir en cette période de distanciation sociale;


Quoi de mieux que de pratiquer la méditation, le yoga et les exercices de respiration pour nous reconnecter avec nous-même et surtout, pour nous garder dans le moment présent?


Que ce soit d’utiliser une application de cohérence cardiaque, de méditation, de nous offrir une séance de yoga virtuelle dans le confort de notre salon ou de respirer profondément plusieurs fois par jour, nous méritons tous ces moments de connexion et de relaxation qui nous permettent de mieux nous recentrer. C’est simple et facile de le faire à tous les jours.

L’abondance : Un cadeau que nous pouvons trouver à l’intérieur de nous, même en cette période de limitation aux besoins essentiels;


Débutons dès aujourd’hui notre journal de gratitude afin d’y inscrire au moins une chose dont nous sommes reconnaissants à tous les jours de notre vie. Prenons conscience de tout l’abondance qui nous entoure et ce qui nous rend tout simplement heureux(euse) et nous apporte du bonheur dans notre journée.

Le pouvoir : La clé pour devenir le créateur de notre vie pendant la quarantaine;


Voyons cette période de pandémie comme une opportunité de reprendre le contrôle de nos émotions plutôt que de laisser la situation imprévisible nous envahir. Identifions au moins 3 éléments que la situation du COVID-19 a eu de positif pour nous, dans notre vie.


Remplaçons nos pensées négatives par ces éléments positifs et voyez comment nous pouvons maintenant saisir les opportunités qui se trouvent dans chacun des apprentissages que la pandémie nous fait vivre présentement. Pourquoi ne pas en profiter justement pour faire quelque chose qui nous fait vraiment plaisir et que nous n’avons pas osé nous offrir depuis longtemps?

L’authenticité : La capacité à être vrai, nous-même, avoir confiance malgré les incertitudes pour que nous n’ayons plus besoin de validation extérieure pendant le confinement;


Posons un geste d’attention ou disons un mot d’encouragement à un proche afin que nous puissions réellement faire une différence autour de nous durant la quarantaine, avec la simple intention de faire du bien et de mettre de la gaieté dans notre journée ainsi que celle des autres.


Comment pouvons-nous répéter cette action tous les jours?

La vulnérabilité : L'accueil des émotions profondes que certains événements hors de notre contrôle peuvent engendrer pour retrouver notre sensibilité pendant la crise.


Nous pouvons avoir vécu une mise à pied, perdu des clients et des revenus, obtenu un résultat positif au COVID-19, ressenti de l'impuissance face à la situation ou de l'injustice face aux programmes offerts par le gouvernement.


Portons attention à la réaction de notre corps. Quels sont les messages que celui-ci nous envoie? Ressentons-nous tout le poids des responsabilités sur nos épaules? Avons-nous une grosse boule de stress dans la poitrine? Avons-nous les genoux qui font mal, car nous avons de la difficulté à nous plier à des principes différents des nôtres? Soyons doux et douces envers nous-mêmes et prenons le temps de vivre les émotions qui sont à l’intérieur de nous et que notre corps tente tant bien que mal d’exprimer.


Permettons-nous enfin de prendre du temps pour nous, de voir l’abondance autour de nous, d’être le changement que nous avons envie de voir autour de nous, de nous entraider mutuellement et de verser quelques larmes, s’il le faut.


Soyons humains et agissons avec notre cœur! Il s’agit du pouvoir de l’humanité.

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