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Mettre son ego de côté
Geneviève Chabot • juin 04, 2020

Mettre son ego de côté

J’ai eu la chance d’avoir plusieurs supérieurs immédiats dans ma carrière et la beauté dans tout ça, ils étaient tous différents. Ceux qui avaient des personnalités complètement opposées à la mienne m’ont donné du fil à retordre. Ils ont souvent "pété ma bulle", ils m’ont parfois fait "bouillir par en-dedans" et certains m’ont fait "perdre complétement les pédales", surtout pendant des périodes plus stressantes de grande transformation organisationnelle.


Avec du recul, maintenant que j’ai décidé de m’honorer comme entrepreneure, je les remercie et je suis très reconnaissante des apprentissages qu’ils m’ont permis de faire. J’ai réalisé que les conflits que j’ai vécus au travail du temps que j’étais employée n’étaient que tout simplement des combats d’ego où chacun tente tant bien que mal de satisfaire ses besoins, ses principes ou parfois, ses intérêts personnels au détriment des intérêts collectifs.


Aujourd’hui, dans le contexte de la pandémie qu'on connaît, il est encore plus important que jamais de prendre conscience des manifestions et des impacts négatifs que notre ego peut apporter dans nos organisations qui tentent de se relever ou se réinventer depuis la crise. C’est collectivement, et non individuellement, qu'on peut faire une différence pour notre avenir et celle de nos d’entreprises.

C’est quoi l’ego?

Selon wikipedia, l'ego désigne : « La représentation et la conscience que l'on a de soi-même. Il est considéré soit comme le fondement de la personnalité soit comme une entrave à notre développement personnel ». Autrement dit, c’est le « moi je » qui a tant besoin d’avoir et de faire pour montrer ce dont il est capable, pour satisfaire son besoin d’individualité, pour se sentir supérieur aux autres dans le but de légitimer son existence. L’ego, c’est ce qui t'empêche, bien souvent, d’être humble, d’évoluer dans l’énergie du coeur, de rester dans le moment présent et dans un espace de solutions favorable, avec une attitude bienveillante.

Comment reconnaître les gros egos dans une organisation?

Pour t’aider à mieux comprendre quelques représentations de l’ego, je vais te décrire quelques personnages qu'on retrouve dans nos organisations et qui permettent de mettre en lumière certaines manifestations de l’ego qui ont souvent des effets indésirables. 


Premièrement, il y a le « tit jos connaissant », en bon québécois : Celui qui sait tout, qui a une opinion sur tout, qui a réponse à tout.  


Il y a aussi la « superwoman » ou le « superman » : Celle ou celui qui domine, paraît supérieur(e) aux autres et qui déchire tout sur son passage. 


Le « boss des bécosses » : Celui qui « micro-manage », qui ne te fait pas confiance et qui attend juste que tu fasses une erreur pour pouvoir te critiquer. 


Le « selfish » : Celui qui ne pense qu’à lui, qui manque de reconnaissance et qui utilise les autres, car il est préoccupé principalement par ses propres bénéfices et ses intérêts personnels. 


Le « glorieux narcissique » : Celui qui a besoin de tout gagner, d’attirer l’attention, qui pense qu’il est le centre de l'univers et qui peut même prendre le mérite du travail des autres. 


L’ « éternel insatisfait » : c’est jamais assez, peu importe ce qui arrive ou ce que tu fais, ça pourrait être mieux, il ne voit que les éléments négatifs de ton travail, sans apporter du feedback constructif. 


L'« innocent imparfait » : c’est jamais de sa faute! Il ne commet jamais d’erreur, c’est toujours les autres qui sont incompétents à ses yeux, car lui, il est parfait et n’a jamais rien à se reprocher.


La liste n'est pas exhaustive. Est-ce que tu interagis avec l’un de ces personnages dans tes relations professionnelles? Est-ce que tu reconnais ton boss, un collègue, un dirigeant ou même toi, dans l’une ou plusieurs des descriptions précédentes?


Permets-toi d'en rire et surtout, d'apprivoiser ta vulnérabilité, si tu te reconnais.


Chacun de ces personnages ci-haut ont tous une intention positive qui est commune entre eux; éviter l’humiliation, l'échec, le jugement des autres. Quand c’est fait inconsciemment et que ça prend des proportions plus importantes, c’est dans ces circonstances, qu'on vit souvent des guerres d’ego et beaucoup d'insatisfaction. Plus on le nie et plus on est inconscient, plus l’ego prend de la force et de la puissance.

Comment passer de l’ego au mode eco?

Être dans l’énergie de l’ego, ça peut être drainant! Parce que oui, moi aussi, j’étais en plein dans l’ego ,à l'époque, en me faisant accroire à moi-même que je pouvais gagner la bataille dans mon milieu de travail, en allant au front pour défendre mes valeurs, avec mon bâton de pèlerin. J’étais convaincue que j’avais des bonnes valeurs, des bons principes, un style de management inspirant et que je réussirais à changer mon environnement.


La vérité est qu’on ne change pas le monde ou une organisation, on n’impose pas nos valeurs… on rallie plutôt les autres à notre vision. J’étais bien intentionnée, mais assurément, jadis, je ne me suis pas prise de la bonne façon. C’est mon ego de «superwoman » qui avait pris le dessus, dans les situations de conflits, je suis devenue super rigide, très directe et colérique. Si j’avais agi avec mon cœur, ou avec mon âme pour les plus spirituels, et que j’avais été moins dans le déni et plus consciente, j’aurais probablement obtenu des résultats différents… ou peut-être pas! Qui sait? La différence, c’est que mon énergie n’aurait pas tombé à plat aussi rapidement, comme la batterie d’un vieux iphone 5 qui se décharge complètement dans l’instant que l’on se parle, sans prévenir.


Si j’ai un seul conseil à te donner aujourd’hui pour identifier le « pattern » de l’ego : « Sois alerte à toute résistance, pression, critique, égocentrisme ainsi qu'à ton ressenti, c'est-à-dire aux signes de charge mentale, physique et émotionnelle ». C’est doublement plus important en ce moment où les gens au travail sont de plus en plus anxieux, stressés selon les derniers sondages et où les dirigeants et les entrepreneurs ont beaucoup de pression pour continuer à livrer des résultats ou pour redresser la situation et revoir la vision de l’entreprise pendant une crise sans précédent. Quand l'être humain se sent menacé, l'ego et les mécanismes de défense se mettent de la partie.


Par exemple, si tu sens une barre dans ton dos, que t’as les dents qui grincent, les baguettes en l’air pendant tes rencontres virtuelles, que tu as des pensées négatives face aux autres, il y a de bonnes chances que ton ego ait pris le dessus. N’oublie pas que de rester dans cette énergie-là, ça « gobe du jus » et surtout ça démotive les troupes et qu’à long terme, ça entraînera aussi les autres dans l'incohérence.


À partir de maintenant, quand tu vis des situations difficiles, des conflits intérieurs et avec les autres, c’est simple :


1) Tu respires!... profondément. Ça va t’aider à revenir au moment présent et à calmer ton mental et ton corps physique;


2) Tu prends du recul… en allant marcher, en t’isolant la porte fermée, peu importe le moyen. Ça va te permettre de remettre les choses en perspective et de comprendre ce qui ce passe;


3) Tu te questionnes… en mettant la lumière sur la valeur qui est touchée et qui n’est pas respectée, le besoin qui n’est pas comblé, la douleur que la situation te fait vivre, un mécanisme de défense qui n'est plus utile.


4) Tu innoves… en te mettant dans un espace solution où je te suggère 3 types de possibilités pour modifier ton comportement dans le but de créer un changement, soit :

  • Le recadrage : tu modifies ta perception de la situation pour dédramatiser;
  • L'engagement : tu fais un premier pas pour améliorer la situation;
  • Le lâcher-prise : tu acceptes tout simplement la situation comme elle est. Tu choisis tes batailles!

5) Tu t’armes de patience… en acceptant que toute transformation pour se sentir mieux nécessite du temps et des efforts. Ça prend du temps avant de passer du mode Ego au mode Eco! C'est quoi le mode eco? C'est une façon d'être qui te permet non seulement d'économiser de l'énergie, mais aussi de bénéficier d'une systémique de travail écologique pour tous.


6) Tu constates ton impact… en observant comment ton nouveau comportement inspire ton milieu de travail.


Naturellement, selon le contexte et la situation, le point #5 est très important. Pour passer à un mode d’interaction dit plus écologique et pour enfin délaisser tranquillement le mode ego, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Cela nécessite beaucoup de conscience, d'ouverture et d'engagement. N’oublie pas que toute transformation demande du temps et de la répétition. Évidemment, ça implique que tes supérieurs te supportent dans ta démarche et que eux aussi, fasse un effort pour sortir de leur ego pour faciliter la communication et trouver un terrain d'entente.

L’exception qui ne fait pas la règle

Tu as suivi les 6 étapes précédentes, tu as été patient (e), tu es rempli(e) de bonnes intentions, mais tu ne vois pas de changements concrets dans tes relations professionnelles, tu ne te sens pas écouté(e), tu sens que tu ne peux pas t'exprimer librement? Si tu commences à t’éteindre, il est peut-être temps pour toi de passer à une autre étape dans ta vie professionnelle et de te rapprocher des entreprises qui partagent les mêmes valeurs que toi, des gens qui t’encouragent dans tes projets, qui t’élèvent vers le haut et avec qui tu as du plaisir à travailler et à communiquer.

Autre fait important

Si tu remarques que ton ego prend beaucoup plus de place que tu ne le pensais, garde en tête que tu ne veux pas le faire disparaître complètement. C’est comme la peur, on ne veut pas l’éliminer, on veut surtout mieux la gérer. La peur qu’on vit quand on se retrouve devant un ours, par exemple, peut effectivement nous sauver la vie, face à un danger imminent. Elle donne la poussée d’adrénaline qu’on a besoin pour prendre ses jambes à son cou! Avec l’ego, c’est la même chose. Dans des circonstances d’injustice ou d’abus, l’ego voudra certainement défendre ses intérêts personnels pour dénoncer des comportements immoraux et c’est légitime! Tout comme il y a des peurs réelles et des peurs fictives, il est bon de distinguer les situations où l’ego nous protège par rapport à celles où l’ego nous limite dans notre développement personnel et professionnel.


Pour qu'on puisse faire une différence dans nos organisations, il est donc de notre responsabilité à tous et à chacun de lâcher-prise sur nos comportements indésirables, de mettre notre ego de côté à partir de maintenant pour améliorer nos relations, notre collaboration et notre force collective.


« Seul on va plus vite, ENSEMBLE, on va plus loin! ».

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